æV_nus pr_fðre le s_jour de Gnide ö celui de Paphos et d'Amathonte. Elle ne descend point de l'Olympe sans venir parmi les Gnidiens. Elle a tellement accoutum_ ce peuple heureux ö sa vue, qu'il ne sent plus cette horreur sacr_e qu'inspire la pr_sence des dieux. Quelquefois elle se couvre d'un nuage, et on la reconnaÓt ö l'odeur divine qui sort de ses cheveux parfum_s d'ambroisie. La ville est au milieu d'une contr_e sur laquelle les dieux ont vers_ leurs bienfaits ö pleines mains: on y jouit d'un printemps _ternel; la terre, heureusement fertile, y pr_vient tous les souhaits; les troupeaux y paissent sans nombre, les vents semblent n'y r_gner que pour r_pandre partout l'esprit des fleurs: les oiseaux y chantent sans cesse; vous diriez que les bois sont harmonieux: les ruisseaux murmurent dans les plaines: une chaleur douce fait tout _clore; l'air ne s'y respire qu'avec la volupt_. Auprðs de la ville est le palais de V_nus. Vulcain lui-mðme en a bäti les fondemens; il travailla pour son infidðle quand il voulut lui faire oublier le cruel affront qu'il lui fit devant les dieux. Il me serait impossible de donner une id_e des charmes de ce palais: il n'y a que les Gräces qui puissent d_crire les choses qu'elles ont faites. L'or, l'azur, les rubis, les diamans y brillent de toutes parts... Mais j'en peins les richesses, et non pas les beaut_s. Les jardins en sont enchant_s: Flore et Pomone en ont pris soin; leurs nymphes les cultivent. Les fruits y renaissent sous la main qui les cueille; les fleurs succðdent aux fruits. Quand V_nus s'y promðne entour_e de ses Gnidiennes, vous diriez que, dans leurs jeux folätres, elles vont d_truire ces jardins d_licieux; mais, par une vertu secrðte, tout se r_pare en un instant. V_nus aime ö voir les danses na¥ves des filles de Gnide. Ses nymphes se confondent avec elles. La d_esse prend part ö leurs jeux; elle se d_pouille de sa majest_; assise au milieu d'elles, elle voit r_gner dans leur cìur la joie et l'innocence. On d_couvre de loin une grande prairie, toute par_e de l'_mail des fleurs. Le berger vient les cueillir avec sa bergðre; mais celle qu'elle a trouv_e est toujours la plus belle, et il croit que Flore l'a faite exprðs. Le fleuve C_ph_e arrose cette prairie et y fait mille d_tours. Il arrðte les bergðres fugitives: il faut qu'elles donnent le tendre baiser qu'elles avaient promis. Lorsque les nymphes approchent de ses bords, il s'arrðte; et ses flots qui fuyaient trouvent des flots qui ne fuient plus. Mais lorsqu'une d'elles se baigne il est plus amoureux encore, ses eaux tournent autour d'elle; quelquefois il se soulðve pour l'embrasser mieux; il l'enlðve, il fuit, il l'entraÓne. Ses compagnes timides commencent ö pleurer: mais il la soutient sur ses flots; et, charm_ d'un fardeau si cher, il la promðne sur sa plaine liquide. Enfin, d_sesp_r_ de la quitter, il la porte lentement sur le rivage, et console ses compagnes.
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