Le Journal du visiteur
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Ainsi pour ce livre, journal intime dans lequel celui qui dit « je » fait un bien singulier récit. Il raconte l'attachement invraisemblable, prétendront certains qui lie l'un à l'autre le Visiteur (il n'a pas d'autre nom), seul occupant de la maison d'amis absents, et la Dame des Hêtres, héroïne d'un drame qui se déroula jadis en ce même endroit. Deux êtres irrévocablement séparés parce qu'ils habitent des régions du temps différentes, mais qu'une chance heureuse met face à face au moment déterminé où leurs destinées se croisent et s'associent... Alors nous assistons, presque jour après jour, au mûrissement de cet attachement, grâce à ce journal qui sera si mystérieusement interrompu.
Avec une fougue et une ferveur qui traduisent à merveille son extraordinaire jeunesse, Marcel Brion conte ici la plus belle et la plus imprévue des histoires d'amour impossible. Il faut admirer l'audace du grand écrivain qui parvient à nous faire vaciller entre le réel et l'imaginaire tant est puissant l'accent de vérité qu'il donne à l'évocation d'événements fantastiques et de paysages chargés d'incroyables secrets.
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Marcel Brion est né à Marseille en 1895, d'une famille mi-provençale, mi-irlandaise, ce double héritage culturel explique sans nul doute son goût du voyage. Il s'intéresse à toutes les cultures, comme le révèlent ses travaux sur la civilisation méditerranéenne (Laurent le Magnifique, Léonard de Vinci), et sur les cultures celte et germanique (avec notamment son étude sur le romantisme allemand L'Allemagne romantique, 4 vol., Goethe, Schumann, la Peinture romantique).Critique littéraire, il fonde Les Cahiers du Sud, et écrit dans Les Nouvelles littéraires et Le Monde contribuant à faire connaître les plus grands écrivains étrangers de ce temps : Rilke, Hofmannsthal, Broch, Joyce, Jacobsen, Buzzati, Asturias... Son oeuvre de fiction (Les Escales de la haute nuit, Château d'ombres, La Ville de sable, Nous avons traversé la montagne, etc.) témoigne d'un caractère particulier, fantastique et poétique, est reste sans équivalent dans la littérature française. Il est élu à l'Académie française en 1964.
