Jules Simon (1814-1896) est un philosophe et homme politique français, figure majeure du libéralisme sous la IIIe République. Né en Bretagne dans une famille modeste, il fait de brillantes études qui le mènent à l'École normale supérieure et à l'agrégation de philosophie. Professeur à la Sorbonne, il se fait connaître par ses travaux sur l'histoire de la philosophie, notamment sur Platon, Aristote et l'école d'Alexandrie. Mais c'est son ouvrage sur Spinoza, publié en 1842, qui le révèle comme un penseur original et un écrivain de talent. Une étude pionnière, qui contribue à réhabiliter le philosophe hollandais, alors largement méconnu en France. Parallèlement à sa carrière universitaire, Simon s'engage en politique dans le camp républicain. Élu député en 1848, il s'oppose au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte et doit quitter son poste à la Sorbonne. Il poursuit néanmoins son combat pour les libertés, notamment la liberté de conscience et d'enseignement. Sous la IIIe République, il occupe les plus hautes fonctions, comme ministre de l'Instruction publique puis président du Conseil. Partisan d'une république modérée et libérale, il s'oppose à la fois aux monarchistes et aux radicaux. Une position d'équilibriste qui lui vaut d'être renversé en 1877, lors de la crise du 16 mai. Élu à l'Académie française en 1875, Simon incarne jusqu'à sa mort la figure de l'intellectuel engagé, soucieux de concilier l'exigence de vérité et le réformisme politique. Un héritage qui fait de lui un maillon essentiel entre la philosophie des Lumières et la pensée républicaine moderne.