Germinal

· Library of Alexandria
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Dans la plaine rase, sous la nuit sans Žtoiles, d'une obscuritŽ et d'une Žpaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes ˆ Montsou, dix kilomtres de pavŽ coupant tout droit, ˆ travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait mme pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacŽes d'avoir balayŽ des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavŽ se dŽroulait avec la rectitude d'une jetŽe, au milieu de l'embrun aveuglant des tŽnbres.

L'homme Žtait parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d'un pas allongŽ, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, nouŽ dans un mouchoir ˆ carreaux, le gnait beaucoup; et il le serrait contre ses flancs, tant™t d'un coude, tant™t de l'autre, pour glisser au fond de ses poches les deux mains ˆ la fois, des mains gourdes que les lanires du vent d'est faisaient saigner. Une seule idŽe occupait sa tte vide d'ouvrier sans travail et sans g”te, l'espoir que le froid serait moins vif aprs le lever du jour. Depuis une heure, il avanait ainsi, lorsque sur la gauche, ˆ deux kilomtres de Montsou, il aperut des feux rouges, trois brasiers bržlant au plein air, et comme suspendus. D'abord, il hŽsita, pris de crainte; puis, il ne put rŽsister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains.

Un chemin creux s'enfonait. Tout disparut. L'homme avait ˆ droite une palissade, quelque mur de grosses planches fermant une voie ferrŽe; tandis qu'un talus d'herbe s'Žlevait ˆ gauche, surmontŽ de pignons confus, d'une vision de village aux toitures basses et uniformes. Il fit environ deux cents pas. Brusquement, ˆ un coude du chemin, les feux reparurent prs de lui, sans qu'il compr”t davantage comment ils bržlaient si haut dans le ciel mort, pareils ˆ des lunes fumeuses. Mais, au ras du sol, un autre spectacle venait de l'arrter. C'Žtait une masse lourde, un tas ŽcrasŽ de constructions, d'o se dressait la silhouette d'une cheminŽe d'usine; de rares lueurs sortaient des fentres encrassŽes, cinq ou six lanternes tristes Žtaient pendues dehors, ˆ des charpentes dont les bois noircis alignaient vaguement des profils de trŽteaux gigantesques; et, de cette apparition fantastique, noyŽe de nuit et de fumŽe, une seule voix montait, la respiration grosse et longue d'un Žchappement de vapeur, qu'on ne voyait point.

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