"Les tours de ZÃĐnith se dressaient au-dessus de la brume matinale, tours austÃĻres dâacier, de ciment et de pierre, hardies comme des rocs et dÃĐlicates comme des baguettes dâargent. Ce nâÃĐtaient ni des citadelles, ni des ÃĐglises, mais franchement, magnifiquement, des ÃĐdifices pour bureaux.
Le brouillard prenait en pitiÃĐ les bÃĒtisses lÃĐpreuses des gÃĐnÃĐrations prÃĐcÃĐdentes, lâhÃītel des postes au toit mansardÃĐ, les minarets en briques rouges de vieilles maisons pataudes, les fabriques aux fenÊtres rares et noires de suie, les ÃĐchoppes en bois couleur de boue. La ville ÃĐtait pleine de ces constructions baroques, mais les tours nettes les chassaient du centre des affaires et, sur les collines plus ÃĐloignÃĐes, brillaient des maisons neuves, foyers, semblait-il, faits pour le rire et la tranquillitÃĐ.
Sur un pont passa, rapide et silencieuse, une limousine au long capot brillant. Les occupants, en tenue de soirÃĐe, revenaient de la rÃĐpÃĐtition de nuit de la piÃĻce dâun petit thÃĐÃĒtre, divertissement artistique ÃĐgayÃĐ par beaucoup de champagne. Au-dessous du pont sâincurvait une ligne de chemin de fer, dÃĐdale de lumiÃĻres vertes et rouges. Le rapide de New York se prÃĐcipita avec fracas, et vingt rais dâacier poli bondirent dans la clartÃĐ."
Zenith (ville imaginaire), 1920. George F. Babbtt reprÃĐsente le citoyen qui a rÃĐussi : la quarantaine, une agence immobiliÃĻre prospÃĻre, une maison dans les beaux quartiers, une femme et 3 enfants, membre de plusieurs clubs... c'est un homme ÃĐpanoui ! mais est-il si ÃĐpanoui que cela ?