ÂĢ Tâas beau mâdonner des coups de pied sous la table, tu ne me feras pas fermer ma gueule ! Âģ Je me souviens quâil avait commencÊ par me filer de petites taloches, derrière la nuque. MalgrÊ mon regard saisissant, il sâÊtait mis à rire avant dâajouter : ÂĢ Quoi, quâest-ce quâil y a, je fais ça à tous mes potes ? Âģ
Ainsi dÊbute ce roman. Des gestes, des paroles sexistes, des commandements autoritaires contribuent à perpÊtuer la violence contre les femmes. Des mots, des ordres, des injonctions puis la brutalitÊ font partie dâune fureur structurale et malheureusement systÊmatique.
La maltraitance est lâÊlÊment commun à nombre dâhommes. Ces hommes qui rÊagissent avec rage et colère aux circonstances qui touchent à leur ego, qui gÊnèrent manque de confiance en soi, insÊcuritÊ ou frustration.
En nous contant leur version chronologique dâÊvÊnements rÊels, les personnages pointent du doigt le paroxysme entre une situation à la fois cruelle, tragique et inconsciente, sourde, non-voyante qui rend la femme - hÊroïne de cet opus - esclave, dÊpendante, soumise et prisonnière.
Le style, volontairement mordant, et la construction originale de ce rÊcit - qui fonctionne par enchaÃŽnement de saynètes dramatiques - entraÃŽnent lâauditeur dans un univers oppressant.
Avec ce rÊcit glaçant, Daniel Ross Smague nous propose une histoire choc. Son personnage se façonne dès lâenfance ; maltraitance physique humiliation, infamie : câest lâempreinte de son avenir qui se dessine. Homme de plume, reporter en balade à travers le monde ; Daniel a rempli cent cahiers dâautant dâÊpopÊes, quâil nous livre. Quand le vernis craque... est son septième roman.