L'incident d'Abu Dhabi: Cain Taggert

Il y a des hommes qu'on appelle quand les choses tournent mal. Et puis il y a celui qu'on appelle quand on veut que le mal disparaisse.

Caïn Taggert ne portait pas d'insigne. Il ne répondait ni à la politique, ni aux drapeaux, ni aux codes. Il obéissait à la rage sourde qui se lisait dans son regard – et à un registre imprégné de noms qu'il valait mieux mourir.

Le travail ne lui est pas venu par des canaux. Il ne lui est jamais venu. Il lui est venu par l'intermédiaire d'une femme nommée Allegra, nue sur un lit à Madagascar, aux lèvres de soie et aux yeux fixes. Elle disait que c'était le plaisir avant les affaires. Mais Taggert avait vu assez de pièges de velours pour savoir quand l'acier l'attendait en dessous.

Et pourtant… il écoutait.

Quelqu'un avait enlevé la femme et la fille du président espagnol à Abou Dhabi. Quelqu'un d'audacieux. De stupide. De suicidaire. Parce que quand ce genre de pouvoir est embarrassé, il n'appelle pas la police – il appelle Cain Taggert.

La mission était claire : les trouver. Les sauver. Brûler quiconque pensait pouvoir réussir et survivre. Il alluma une cigarette et regarda par la fenêtre. Des nuages d'orage se déplaçaient au-dessus de l'océan Indien comme des ecchymoses dans le ciel. Il y avait du sang dans le vent. Et Taggert était prêt à faire la guerre.