La Legende des Siecles (Complete)

· Library of Alexandria · AI ăƒŠăƒŹăƒŒă‚·ăƒ§ăƒł: FionaGoogle 提䟛
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こぼă‚ȘăƒŒăƒ‡ă‚Łă‚Șăƒ–ăƒƒă‚Żă«ă€ă„ăŠ

J’eus un rĂȘve, le mur des siĂšcles m’apparut.

C’était de la chair vive avec du granit brut,

Une immobilitĂ© faite d’inquiĂ©tude,

Un édifice ayant un bruit de multitude,

Des trous noirs étoilés par de farouches yeux,

Des évolutions de groupes monstrueux,

De vastes bas-reliefs, des fresques colossales;

Parfois le mur s’ouvrait et laissait voir des salles,

Des antres oĂč siĂ©geaient des heureux, des puissants,

Des vainqueurs abrutis de crime, ivres d’encens,

Des intĂ©rieurs d’or, de jaspe et de porphyre;

Et ce mur frissonnait comme un arbre au zéphyre;

Tous les siĂšcles, le front ceint de tours ou d’épis,

Étaient lĂ , mornes sphinx sur l’énigme accroupis;

Chaque assise avait l’air vaguement animĂ©e;

Cela montait dans l’ombre; on eĂ»t dit une armĂ©e

Pétrifiée avec le chef qui la conduit

Au moment qu’elle osait escalader la Nuit;

Ce bloc flottait ainsi qu’un nuage qui roule;

C’était une muraille et c’était une foule;

Le marbre avait le sceptre et le glaive au poignet,

La poussiùre pleurait et l’argile saignait,

Les pierres qui tombaient avaient la forme humaine.

Tout l’homme, avec le souffle inconnu qui le mùne,

Ève ondoyante, Adam flottant, un et divers,

Palpitaient sur ce mur, et l’ĂȘtre, et l’univers,

Et le destin, fil noir que la tombe dévide.

Parfois l’éclair faisait sur la paroi livide

Luire des millions de faces tout Ă  coup.

Je voyais lĂ  ce Rien que nous appelons Tout;

Les rois, les dieux, la gloire et la loi, les passages

Des gĂ©nĂ©rations Ă  vau-l’eau dans les Ăąges;

Et devant mon regard se prolongeaient sans fin

Les flĂ©aux, les douleurs, l’ignorance, la faim,

La superstition, la science, l’histoire,

Comme à perte de vue une façade noire.

Et ce mur, composé de tout ce qui croula,

Se dressait, escarpĂ©, triste, informe. OĂč cela?

Je ne sais. Dans un lieu quelconque des ténÚbres.

Il n’est pas de brouillards, comme il n’est point d’algùbres,

Qui résistent, au fond des nombres ou des cieux,

A la fixité calme et profonde des yeux;

Je regardais ce mur d’abord confus et vague,

OĂč la forme semblait flotter comme une vague,

OĂč tout semblait vapeur, vertige, illusion;

Et, sous mon Ɠil pensif, l’étrange vision

Devenait moins brumeuse et plus claire, Ă  mesure

Que ma prunelle était moins troublée et plus sûre.

Chaos d’ĂȘtres, montant du gouffre au firmament!

Tous les monstres, chacun dans son compartiment;

Le siĂšcle ingrat, le siĂšcle affreux, le siĂšcle immonde;

Brume et réalité! nuée et mappemonde!

Ce rĂȘve Ă©tait l’histoire ouverte Ă  deux battants;

Tous les peuples ayant pour gradins tous les temps;

Tous les temples ayant tous les songes pour marches;

Ici les paladins et lĂ  les patriarches;

Dodone chuchotant tout bas avec Membré;

Et ThÚbe, et Raphidim, et son rocher sacré

OĂč, sur les juifs luttant pour la terre promise,

Aaron et Hur levaient les deux mains de MoĂŻse;

Le char de feu d’Amos parmi les ouragans;

Tous ces hommes, moitié princes, moitié brigands,

Transformés par la fable avec grùce ou colÚre,

Noyés dans les rayons du récit populaire,

Archanges, demi-dieux, chasseurs d’hommes, hĂ©ros

Des Eddas, des Védas et des Romanceros;

Ceux dont la volonté se dresse fer de lance;

Ceux devant qui la terre et l’ombre font silence;

SaĂŒl, David; et Delphe, et la cave d’Endor

Dont on mouche la lampe avec des ciseaux d’or;

Nemrod parmi les morts; Booz parmi les gerbes;

Des TibÚres divins, constellés, grands, superbes,

Étalant Ă  CaprĂ©e, au forum, dans les camps,

Des colliers, que Tacite arrangeait en carcans;

La chaüne d’or du trîne aboutissant au bagne.

Ce vaste mur avait des versants de montagne.

O nuit! rien ne manquait à l’apparition,

Tout s’y trouvait, matiùre, esprit, fange et rayon;

Toutes les villes, ThÚbe, AthÚnes, des étages

De Romes sur des tas de Tyrs et de Carthages;

Tous les fleuves, l’Escaut, le Rhin, le Nil, l’Aar,

Le Rubicon disant à quiconque est césar:

—Si vous ĂȘtes encor citoyens, vous ne l’ĂȘtes

Que jusqu’ici.—Les monts se dressaient, noirs squelettes.

Et sur ces monts erraient les nuages hideux,

Ces fantîmes traünant la lune au milieu d’eux.

La muraille semblait par le vent remuée;

C’étaient des croisements de flamme et de nuĂ©e,

Des jeux mystérieux de clartés, des renvois

D’ombre d’un siùcle à l’autre et du sceptre aux pavois

OĂč l’Inde finissait par ĂȘtre l’Allemagne,

OĂč Salomon avait pour reflet Charlemagne;

Tout le prodige humain, noir, vague, illimité;

La libertĂ© brisant l’immuabilitĂ©;

L’Horeb aux flancs brĂ»lĂ©s, le Pinde aux pentes vertes;

Hicétas précédant Newton, les découvertes

Secouant leurs flambeaux jusqu’au fond de la mer,

Jason sur le dromon, Fulton sur le steamer;

La Marseillaise, Eschyle, et l’ange aprùs le spectre;

CapanĂ©e est debout sur la porte d’Électre,

Bonaparte est debout sur le pont de Lodi;

Christ expire non loin de Néron applaudi.

Voilà l’affreux chemin du trîne, ce pavage

De meurtre, de fureur, de guerre, d’esclavage;

L’homme-troupeau! cela hurle, cela commet

Des crimes sur un morne et ténébreux sommet,

Cela frappe, cela blasphĂšme, cela souffre,

HĂ©las! et j’entendais sous mes pieds, dans le gouffre,

Sangloter la misÚre aux gémissements sourds,

Sombre bouche incurable et qui se plaint toujours.

Et sur la vision lugubre, et sur moi-mĂȘme

Que j’y voyais ainsi qu’au fond d’un miroir blĂȘme,

La vie immense ouvrait ses difformes rameaux;

Je contemplais les fers, les voluptés, les maux,

La mort, les avatars et les métempsycoses,

Et dans l’obscur taillis des ĂȘtres et des choses

Je regardais rîder, noir, riant, l’Ɠil en feu,

Satan, ce braconnier de la forĂȘt de Dieu.

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