JÕentends la mer, sous la forme dÕun golfe lagunaire mditerranen, avec de vastes formations deltaques et dÕestuaires dont lÕampleur serait explicable par le peu de rsistance des formations draines crtacico-tertiaires.
Cette lagune aurait eu des relations variables avec la mer suivant le rythme des mouvements eustatiques et finalement, spare au Plistocne dÕune faon dfinitive de la Mditerrane, elle se serait mute en lac saumtre, elle se serait assche progressivement et se serait rduite un certain nombre de lacs sals dont les derniers survivants, les Chotts, subsistent peut-tre parce que lÕaction de lÕvaporation est quilibre par les venues considrables dÕeaux artsiennes qui se produisent dans ces rgions et par lÕapport des eaux superficielles.
Les oueds sahariens, cherchant suivre le niveau de base dans ses positions successives, en un nombre de cycles encore indtermins, se seraient progressivement et par stades gravs plus profondment lÕamont et auraient essay de sÕindividualiser des lits vers lÕaval, de se creuser des chenaux, de faire drainage, en des chapelets de lacs, communiquant peut-tre seulement de faon intermittente lors des grandes crues, et dans lesquels ces oueds talaient largement leurs alluvions.
LÕasschement progressif de ce vaste golfe lagunaire, de ce grand lac saumtre, puis de ces lacs sals, ainsi que celui analogue dÕautres golfes lagunaires sahariens (par exemple les golfes de lÕOcan Atlantique vers le Djouf et vers Tombouctou) aurait apport des perturbations dans lÕhumidit de lÕatmosphre, une priode humide aurait succd une priode sche et ces oueds seraient ÇÊvenusÊÈ de moins en moins souvent, de plus en plus rarement, pour finalement ne plus jamais ÇÊvenirÊÈ dÕun bout lÕautre, mais seulement sur des fractions de leur cours et par extraordinaire, suivant des lits compliqus de barrages, ÇÊlimites de venues de lÕouedÊÈ, de barrages de dunes faites par le vent, de bassins dÕpandage, etc., etc.
En mme temps, le climat dsertique sÕaccentuant, le vent aurait pris de plus en plus dÕimportance comme facteur dans lÕvolution du model saharien, vannant dÕun ct les plages dtritiques, soit marines, soit fluvio-marines et fluvio-lacustres, soit fluviatiles, entassant de lÕautre les sables ainsi tris en des endroits de prdilection, et joint aux crises de ruissellement, lÕinsolation diurne, la gele nocturne, la scheresse, accentuant par creusement et surtout largissant de vastes dpressions ailleurs.
Le vent aurait mis un dernier accent aux models antrieurs en leur donnant leur caractre essentiellement dsertique.